mardi 25 novembre 2014


la petite bouteille dans la vitrine est une dame comme la dame déterrée par un obus avec son coin de pied en moins la dame empoussiérée comme une crêpe de l’année écoulée tout en haut de la chambre à coucher comme la dame un peu plus courtaude à la couronne un peu plus bégonia qui est venue de la Suisse par la Belgique des cuves géantes de Banyuls et cet homme tout de bronze qui devrait bien nager dans la cuve de récupération d’eau de pluie filtrée par la chaussette bleu-marine comme s’il s’agissait d’un poisson à manivelle ballotté par les vaguelettes de la mer qui le rouillent aux jointures des cuves géantes de Banyuls

samedi 22 novembre 2014


bleu comme un souvenir le buste en avant les bras en ailerons le long du corps prendre son envol la figure déjà dans le cosmos le directeur aux pieds le directeur qui est mesuré en raison de son métier le directeur qui se prête au jeu malgré tout dans sa blouse sombre cintrée à la taille le directeur qui empreinte la vedette en expliquant sans cesse le directeur qui entend se hisser au-delà des étoiles par le savoir Bernard est moins bavard il parle juste d’un opéré à cœur ouvert avec une suspension si trainante qu'on dirait qu'il raconte sa vie bleu comme un souvenir le buste en avant les bras en ailerons le long du corps prendre son envol la figure déjà dans le cosmos le cosmonaute est russe l’astronaute est américain le spationaute porte un costume en tergal bleu-pétrole

dimanche 16 novembre 2014



le soleil tape courir dans les allées en trainant les pieds ça sent la rose et la poussière le soir ça sent la rose et le propre qui brille le propre qui glisse le propre sur lequel il est interdit de glisser à cause des traces le soleil tape courir dans les allées envie de feuilles plus hautes de feuilles plus grandes de branches plus tombantes plus enveloppantes la journée là-bas au Nord il y a les routes parallèles entre les monticules à pommes de terre on y disparaît jusqu’au ventre dans la caresse des feuilles humides mais il y a les doryphores

mardi 11 novembre 2014



Popje pèse 25 Kg Popje est endormi sur le toit qui plie Popje glisse comme une grosse boule de chenille le long de la gouttière et traverse le jardin la vitre est mouchetée de gouttes de pluie on regarde Popje de l’intérieur du salon rares sont les amis qui franchissent le seuil est-il question d’importance ou d’inconséquence peut-être s’agit il d’une variante de chausse-trappe sans méfiance car son visage est paisible tandis que lui sonde lui qui veut connaître le nom et le nom du nom lui qui n’a plus prise sur sa fille ni sur son autre fille ni sur tout le reste qui n’existe pas lui qui mange de l’ail lui qui ralentit lui qui s’est peut-être arrêté depuis c’est le silence des gouttes de pluies et Popje à travers la vitre dans le carré du jardin avec la souplesse fantastique de ses 25 Kg