le
long de cette route la mer semble plus haute que l’asphalte il suffit de
baisser la tête pour s’abriter derrière les vaguelettes l’horizon clapote il
entretient l’hésitation toutes les tentatives de glissade finissent dans le
sable marbré de lames il n’est pourtant pas acceptable de rebrousser chemin
pour voir l’océan disparaître dans l’épaisseur du rétroviseur comme une poire
avant d’enter dans l’épaisse brume du temps qui dort marchons un peu le long de
cette jetée amoindrie nous finirons bien par trouver le portillon du jardin
derrière les massifs de feuilles avec en son centre le vaste aquarium où
dorment à l’abri des regards les poissons éternels avec leurs nageoires rondes
comme des bonbons acidulés