un souvenir perdu une silhouette à moitié gommée
une présence à la dérive dans le bouillon de la mémoire tombée du radeau
détachée de son cadre sans tous les personnages en costumes sans les tentures
sans les candélabres sans l’abondance des victuailles sur le plateau de bois
lundi 29 janvier 2018
samedi 27 janvier 2018
boire du jus d’orange au goulot jusqu’à
l’écœurement l’orange est une goutte de soleil qui vient éclairer les heures
les plus sombres de l’hiver pour y révéler ce qu’on ne voit plus boire du jus
d’orange jusqu’à l’écœurement manifeste l’envie de se souvenir de ne pas laisser
perdre les choses que l’on imagine écartées du processus de transformation
mises au rebut dans une cave et c’est ainsi que le chemin débouche à nouveau
sur un espace sans fond fait de l’épaisse obscurité d’où surnagent quelques
morceaux de pays éclairés à la bougie
jeudi 25 janvier 2018
un fagot de sarments surplombé à sa verticale
d’une grande ourse en situation de virilité masculine tout ça n’est pas pour
évoquer les aléas du temps qui dans le cas présent évolue en ligne droite fidèle
à lui-même car c’est le temps de l’amour pourquoi dans ce cas se dégage-t-il un
tel sentiment de symbolique ce n’est peut-être qu’une carte postale mal fichue
imaginée par un colleur de papiers espiègles sur l’envie de jouer un tour mais
alors un bon vieux tour comme une bonne et vieille rançon en échange du vélo
kidnappé devant le salon de coiffure au pied des dunes là où la mer recrache
ses boulons dans les grottes de la guerre les sarments agrippent les cheveux de
la terre et maintiennent le fil à l’aplomb pour que la grande ourse ne s’envole
pas dans le vent des histoires ce tableau porte la symbolique du temps qui
reste c’est le ballon au bout d’une ficelle ramené de la ducasse par un enfant
convaincu de l’éternité de cet instant
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