Penny Falls et se relève. Elle saute de pièce en pièce, laissant les rustines tomber dans l’oubli. Elle vise les dollars en chocolat qui sont des gouttes de soleil jalousées par les volets. C’est la danse du papillon renaissant des chrysalides empoussiérées que le bulldozer pousse dans son incessant balai-retour. Le théâtre de bulbes multicolorés est saturé de peluches fluorescentes, de mini-moto électriques, de poupées de celluloïd, de lipsticks et de papiers luminescents. Le glamour est l’écho des baraques foraines sur les terrasses de la digue : les lunettes noires cerclées d’écaille, les lèvres gorgées de myrtilles qui soufflent des nuages de barbapapa, les robes légères imprimées de coquillages bleus. Penny lève son genou de Claire pour renouer le lacet de sa chaussure de tennis. La rayonne diaphane le pâle de sa peau.
samedi 27 septembre 2025
samedi 13 septembre 2025
Les queues de sirène à grosses écailles vertes sont très voyantes et c’est la raison pour laquelle on n’en voit jamais. Les sirènes ont naturellement de longs cheveux lisses pour favoriser l’hydrodynamisme mais ce n’est pas un critère distinctif car il peut arriver qu’elles sortent de chez le coiffeur avec une permanente indéfrisable. Les sirènes ne portent que des nu-pieds car une fois sorties de la mer, elles s’hydratent par la plante en captant l’imperceptible humidité de l’air comme le font les cactus. Elles privilégient les talons haut car en semelles plates, elles verraient leurs pieds comme des harengs coulant du filet sur le pont du chalutier, symptôme d’une inélégance morbide. Les robes de sirène sont tissées de fibres collagènes comme les jupes des méduses. Ce sont des robes couleur de temps dont la transparence s’ajuste avec l’humeur. Ainsi l’opacité les préserve de l’urine des regards tandis que la transe lucidité traduit l’envahissement d’un émoi intégral. C’est ce qui leur donne des scintillements de luciole à l’heure du crépuscule.