À Monza, il y a des volutes de pétrole qui émanent des tuyaux d’arrosage, des mirages qui émergent de l’asphalte ensoleillée et des filles jaunes aux long cheveux blonds. À Monza, les pneus sont lisses comme la tête de Kojak et les clefs en croix claquent sur le bitume pour libérer des spectres ensuentés qui s’extirpent de leurs sarcophages en combinaisons multicolores tachées de cambouis. À Monza, l’adhérence n’est pas prédessinée, elle s’opère dans l’instant de fusion des dérives pétrolifères.
mer
dimanche 13 juillet 2025
dimanche 6 juillet 2025
dimanche 29 juin 2025
Il est difficile de fixer les yeux au large en marchant dans le sable fin car les orteils se prennent dans des chiquettes de filet vert aux reflets moirés. Ce ne sont pas des poussières d’étoile tombées de l’éternité du ciel. Ce sont des cartes postales remontées des bas-fonds d’une mer intérieure, des haillons de sirène détachés de la robe métallique de Laetitia Casta tandis qu’elle se faufile dans les entrailles du Louvre. Des chaussettes pailletées enfilées après la baignade s'échappent des étincelles au frottement de la bride des souliers. Elles se figent en cristaux de quartz au contact des grains de sable. Ces particules de feu se glissent dans l’eau pour la faire bouillir jusqu’à l’écume qui picote les chevilles. Puis elles montent au ciel avec les brumes de mer pour se condenser, au petit matin, sur les épaules nues de la nuit blanche.
lundi 23 juin 2025
La pluie gifle les feuilles et ruisselle lentement le long des branches marrons. Sa caresse fléchit les plus frêles qui suintent des larmes d’on ne sait quoi au pointillé de leur écorce. Puis elles décantent des mois durant sous la peau du printemps, encore granuleuse des cristaux glacés du matin. À la mesure du soleil qui grimpe dans le tube de mercure, elles se nourrissent du suc des sodas et reçoivent l’écho des guitares californiennes derrière la paroi de leur bathyscaphe. C’est dans ce tourbillon sensoriel que se gorge la chair blanche sous la bretelle du bikini. C’est en été que la bretelle cède sous les flèches du soleil, précipitant la vie en forme de poire dans la rosée des herbes hautes. C’est en été que la vie en forme de poire nourrit la vie en forme de sanglier.
vendredi 6 juin 2025
samedi 31 mai 2025
jeudi 15 mai 2025
il y a tout un continuum de fragrances entre la pluie de l’été et l’encaustique des pupitres la vie sent le cuir le parfum du cuir est celui de la vie emprisonnée au cœur du collagène les arbres tiennent dans la tempête grâce au lapacho qui les envigore en toute circonstance l’écorce s’éléphantise dans le matin de l’hiver pour préserver la tempérance du sang il monte comme dans un thermomètre jusqu’au plafond et déborde au printemps de couronnes de fleurs tendres qui lèchent la chlorophylle du ciel la divine souplesse est nichée au cœur de l’armure elle perle sous les entailles de canifs des gosses qui inventent le chewing-gum en faisant rouler les perles translucides de sève dans leurs babines