dimanche 29 septembre 2019

il se peut que tous les beaux moments aient quelque chose à voir avec la mer ça commence par un questionnement sur le temps qu’il fait sur le vent trop frais sur les rafales de sable qui piquent la peau qui font hésiter les pieds tout doucement dans l’eau froide mais c’est inéluctable et les pieds commencent à se soulever au-dessus de l’écume qui transporte des charbons rouges puis l’eau vive est aspirée par capillarité jusqu’aux extrémités des cheveux puis c’est le corps qui ondule pour rejoindre la mer entrée dans le corps de l’autre la vague flotte dans l’air sans bouteille ni sac plastique plus fragile qu’une bulle il faut tenir bon sans heurt ni déchirure il faut devenir la mer Hawaï est un square de briques jaunes dans l’éternité turquoise puis vient le moment où la mer se retire en aspirant le fond des coquilles évidées qui essaient de retenir le film d’un soir d’été à la plage sur le lisse de leur paroi nacrée