voilà
que je me réveille à 1h50 puis 2h05 tout est en ordre tout passe trop vite quand
la chronologie suit son cours le temps passe trop vite ce qui est fait est fait
on ne peut pas revenir en arrière la seule solution consiste à dérouler
plusieurs nuits en parallèle je ne sais pas comment ça se déclenche c’est
pourtant ce qui se produit lorsque je me réveille à 5h12 puis à 5h09 puis à 3h50
les trois nuits se fondent dans le sommeil et rythment la somnolence de leur mode
respectif ainsi je dispose d’un sommeil plus vaste et les trois nuits se
raccordent avec un décalage subtil c’est un petit signe pour me
rappeler la chance que j’ai de les avoir pour amies
mardi 28 janvier 2014
jeudi 23 janvier 2014
la
laverie de Mons-les-bidounes qui est en fait ailleurs et Pasolini jeune
éternellement totalement nue à l’exception d’une toile de robe parme et de tongues
vertes c’est l’été sa peau est la voyette qui traverse les champs avec le sons
et les pinsons la pluie matinale forme dans la poussière des flaques de
fraicheur que le soleil transforme en miel ses cheveux où nichent un serpent
annoncent le blé couché la plage déserte septembre
samedi 18 janvier 2014
j’ai
fini par obtenir ce que j’avais demandé un mètre carré de terre noire je peux
donc me mettre au travail à force de tout comptabiliser en mètres carrés on
oublie qu’un mètre carré de terre noire correspond en réalité à un volume de terre
noire considérable qui petit à petit se marbre d’orange c’est la marque de
l’argile considérable qui petit à petit se pigmente d’éclats de nougat il
s’agit du silex considérable juste avant la craie considérable puis bien
d’autres choses avec de la chance à force de creuser on finit par tomber dans l’infini bleu-vert
sinon c’est l’enfer
dimanche 12 janvier 2014
l’escalier
s’ouvre sur un ventre à l’écart des éclats de la rue un ventre couleur de
ventre un ventre rouge Loulou le poux fait la speakerine il présente le
déroulement de la soirée on ne comprend rien parce qu’il vient de se lever nous
sommes regroupés par guéridons nous sommes un embouteillage de bulles c’est
notre première surprise-party elle me présente à sa bonne copine sur le plateau
le saxophoniste fait le taureau à pieds de chaussette Boris Cache-Cache revient
aux sources de la guitare il revient à l’époque où la guitare est taillée dans
un meuble cette musique me plaît beaucoup la danseuse est nue son corps est
peinturluré des lueurs criardes de la télévision en solde je suis sur le point
de percer son secret lorsqu’elle disparaît dans la jambe de pantalon d’Yves
Mourousi
dimanche 5 janvier 2014
ne
jamais voir la fin du virage ne jamais franchir la grille du parc qui sépare la
couleur du gris les pieds ne sont pas lourds du chemin qui pèse les pieds sont
tristes de la route qui rentre au bercail au-delà du virage le ciel perd
l’éclat du désir et la routine recouvre tout de son voile isotherme mais
aujourd’hui c’est le printemps à son zénith c’est l’occasion de sortir son 31
la robe de la femme fleurit comme à chaque printemps pétales blancs sur le
crépuscule de Jersey le costume de l’homme est rayé de traits de soie un très
beau costume anthracite des souliers de cire noire et une casquette déjà
agrandie sur la tête par le temps qui passe comme un râteau c’est mercredi nous
partons tôt pour profiter pleinement de la renaissance du jour juste nous trois
sous le timide soleil du trottoir de brique nous partons
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