on change d’histoire en passant sous la rivière qui tombe du ciel on arrive de nulle part en franchissant le rideau de perles glacées c’est la réalité qui crie le lot de yaourt format familial remplace le sachet de salade à consommer rapidement et la demi-bouteille de rosée célibataire prête à s’ouvrir sur le monde puis c’est affaire de costume la chaude pelure d’hiver recouvre manteau robe boots et bas assortis qui sont les déclinaisons du purest blue de l’autre histoire

elle s’assied à côté de la princesse pour lui prendre sa place voici la manière dont elle procède remarquant le nez princier que l’on rêve de sucer comme une niniche elle entreprend de masser le sien de la naissance jusqu’à la pointe pour l’allonger puis soucieuse d’imiter le haut lignage de sa bouche finement ourlée elle commence à se pincer les lèvres comme pour faire disparaître les siennes et ainsi les rendre moins outrancières et plus intérieures cette joute se déroule par l’entremise d’écrans de smartphones utilisés ici comme des champignons bippers de jeu télévisé à l’insu de tous ceux qui n’ont rien remarqué de ce tournoi pourtant hors du commun on n’y aurait jamais cru mais la princesse capitule progressivement c’est alors que l’outsideuse devenue princesse se lève brusquement pour célébrer sa victoire sur la Grand-Place libérant le siège qui demeure vide au côté de la princesse déchue qui perd progressivement contenance elle dodeline d’un côté puis de l’autre ouvre la bouche en amorce de grimace réfrénée depuis son enfance pénètre légèrement l’ouverture de son long nez avant de clore ses lèvres sur le peu d’intimité qu’elle a pu récolter entre l’ongle et la pulpe de son index