les
chaussettes échauffent au printemps et encore plus en été les chaussures de
sport seraient confortables pour la marche si les matières synthétiques
n’irritaient pas les pieds après avoir commencé à les moisir à l’inverse du
cuir qui est un enveloppant naturel puisqu’il s’agit de démarrer à la fraîche
pour traverser la mer marcher dans la ville jusqu’au soir puis le lendemain et
ainsi de suite allons-y en tennis de cuir gris à même la peau blanche qui ne
tarde pas à rosir puis à cuire les orteils comme des morceaux de saucisses pour
autant il ne s’agit pas de l’échauffement des matières synthétiques qui moisi le
pied au point de le faire sentir pas bon ici une odeur de viande fumée qui
évoque le bacon dont raffolent les anglais la blessure est provoquée par la
pliure de la chaussure qui n’épouse pas parfaitement celle de mon pied c’est
donc naturellement que nous nous asseyons sur le perron marbré d’une boutique
de mariage pour reposer mes orteils tout ici est pensé pour les neurones de
l’estomac on en vient à se demander s’il est décent d’aller à l’église dévêtue
comme une meringue avec les jambes enfilées dans de la dentelle à poulet
soudain un vélo du rouge à lèvres des cheveux bruns soyeux de grands yeux verts
la ginesse des choristes le vent soulève la nuit fait chanter les pois de
scintillement comme des papillons les jambes enfilées dans de la dentelle de
poulet pédalent fougueusement
samedi 31 mai 2014
vendredi 23 mai 2014
la
ginesse des choristes et les pois des scintillements sur le drap noir la sève
se coagule dans la compagnie entre une partie de dames et un programme du
samedi après-midi c’est une sève parfumée et durcie comme la pierre dans un
four à très haute température c’est une pierre millénaire avec toutes ses
strates de sédimentation qui redevient lentement sève au contact de la langue
samedi 17 mai 2014
en ce
moment j’ai une merde qui fait des belles caisses il n’y a rien à ajouter pour
l’instant on ne peut pas trop compter s’asseoir dans l’herbe le matin il faut
attendre que le soleil procède à l’évaporation des gouttes une à une l’automne
l’hiver puis déjà les heures qui chauffent le temps qui passe est le
garde-manger qui dépérit alors venons-y les gens sont des bambous qui
s’estompent il faut les rassouplir sans cesse il en va de leur bien-être donc
de leur santé il ne faut pas manger trop de soupline car ça ramollit le fondement
comme la pointe d’un spaghetti qui trempe dans une casserole trop petite
là-dessus le malabar ligature le bambou sur le coksis qui est devenu un os
poreux ne pouvant plus supporter tel traitement c’est pénible c’est long s’en
suivent des étincelles sans lendemain des orages qui grondent sans éclat puis
c’est la crise de malaise le craquou qui remet le temps à son endroit pour
qu’on puisse recommencer à l’oublier tout doucement
dimanche 4 mai 2014
c’est
tout à la fin lorsqu’on quitte la ville après avoir piétiné plusieurs heures
dans ses traces on longe les hangars de la ville moche avec leurs enseignes
reproduites à l’identique dans toutes les villes moches c’est là-bas au loin au
bout des voies de liaisons que la terre se rebiffe elle arrondit le dos dans un
ronron primitif cet effort lui arrache une vapeur dense qui s’accroche à ses
cheveux comme de la soie d’araignée c’est tout à la fin qu’un début de miracle
se produit l’oubli écarte son rideau de gros drap l’oubli laisse voir et
regarde ailleurs la lumière se lève sur des vaguelettes de cheveux sombres aux
reflets de renard des cheveux qui se font de plus en plus fin et précis à
mesure que l’on s’éloigne du centre historique de la ville des cheveux qui
prennent désormais la force d’un souvenir d’enfance et qui tirent avec eux le
masque flou au travers duquel se dessine les contour anguleux d’un visage avec
une finesse timide une petite image de rien qui annonce peut-être l’aube du
printemps à venir
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