il se peut que tous les beaux moments aient
quelque chose à voir avec la mer ça commence par un questionnement sur le temps
qu’il fait sur le vent trop frais sur les rafales de sable qui piquent la peau
qui font hésiter les pieds tout doucement dans l’eau froide mais c’est
inéluctable et les pieds commencent à se soulever au-dessus de l’écume qui transporte
des charbons rouges puis l’eau vive est aspirée par capillarité jusqu’aux
extrémités des cheveux puis c’est le corps qui ondule pour rejoindre la mer
entrée dans le corps de l’autre la vague flotte dans l’air sans bouteille ni
sac plastique plus fragile qu’une bulle il faut tenir bon sans heurt ni déchirure
il faut devenir la mer Hawaï est un square de briques jaunes dans l’éternité
turquoise puis vient le moment où la mer se retire en aspirant le fond des
coquilles évidées qui essaient de retenir le film d’un soir d’été à la
plage sur le lisse de leur paroi nacrée
dimanche 29 septembre 2019
mardi 8 janvier 2019
la sirène perdue est un fil tendu entre le son
et l’image entre la musique et le tableau entre la chanson et la photo la
sirène perdue est un trait de lumière dans la mer la sirène perdue est la
rencontre entre la batterie Atari et la fourrure synthétique rouge mouchetée d’argent
entre la production adroitement léchée et le visage outrageusement maquillé
entre les paroles qui disent des ceci cela qui vont droit au cœur et les
guibolles qui font mine de se cacher en elles même pour sourire à la peur la
sirène perdue a des yeux comme des puits qui nous culbutent tout au fond de l’enfance
pour nous offrir le plafond de l’éternité par l’ouverture d’un hublot
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