samedi 30 mars 2024

le cadre noir et blanc d’une nuit sans lune la rémanence d’un halo moucheté témoin de l’évanouissement des pixels picotent au fur et à mesure qu’ils s’éteignent des pointes d’incandescence tordent l’être puis l’apaisent à chaque aiguille extraite de la poupée vaudou l’automne évidé dort sous le coton de l’hiver qui travaille lentement dans le bas fond de l’image d’Épinal pour faire mousser le printemps qui chatouille l’intérieur des épaules au contact des pétales multicolores et des lapins de Garcimore

dimanche 17 mars 2024

il demeure des traces de la présence indienne dans l’humidité de nos forêts vertes avec les nattes brunes qui coulent de part et d’autre de la nuque avec l’anneau d’argent qui surligne le vif de l’air vierge avec les chaussettes noires à fines rayures oranges qui éloignent les scolopendres de la morsure aux chevilles avec cette goutte pesante et vaporeuse comme détachée d’un parasol tropical après l’orage

jeudi 7 mars 2024

on peut penser que le Petit Jésus a toujours raison mais sa naissance n’aura jamais raison de tout la silhouette sitôt libérée de la dernière goutte des eaux recommence à se mouvoir dans la densité d’une vapeur d’éther nimbée d’une phosphorescence signifiant son retour parmi les hommes les cheveux ont repris racine non pour repousser mais au contraire pour attirer le marin dans leurs hameçons incandescents qui pendent jusqu’au mitan du dos de la fille du feu de Christine Bassery le sourire au ciel est magnifié par la lentille du phare pour provoquer le naufrage de la coque sur l’ilot déserté tandis que le jeune aviateur Bauman est affairé au transport du Petit Jésus couché sur sol lit de foin environné de l’âne et du mouton qui sont ses compagnons de naissance

dimanche 3 mars 2024

charrier du gravier rouge creuser jusqu’au tréfond de la terre un mètre carré pas plus jusqu’au soleil couché au fond du puit de la javel jetée sur la toile comme des fonds de bassine sur les quais de la Seine la belle des champs n’est pas blonde avec une chemise à carreaux elle est rousse à fleur de peau de Saint-Albray les ridules de ses yeux sont les fossiles du soleil qui grilleraient aussi sec la panse grise visqueuse d’un poisson chat comme des sardines sur les berges du Douro l’écrevisse sourde tapie dans la poussière de l'administration communale brûle du rouge des pierres qui rient à rendre fou quand on les brise