lundi 24 mars 2014


tout désosser en commençant par la sonnette les protège-mollets sont de la dinanderie en papier d’alu et c’est une bonne chose la tête d’écrou étant rouillée on peut saquer dessus ça finit par péter comme des panneaux stop sur le parcours de la chasse comme des fleurs de terrils comme des fils électriques qui coulent dans le mur ça coupe presque comme une enveloppe sur la peau d’éléphant de l’index il y a cette satanée plateforme à provisions rouge comme les auto-tamponneuses rouge comme le rouge d’Olivia Newton John ça fait partie intégrante du reste donc il n’y a rien à faire il faut enlever ces fils de fer il faut en profiter tant qu’internet n’existe pas il s’agit d’une gaine blanche non homologuée dans laquelle coulisse un câble effiloché qui rentre dans le pouce il faut enlever les manettes qui vont avec des manettes en fer rebroussé avec une boule au bout qui rentre dans le ventre au moindre geste malencontreux comme ça arrive à Cacal ou à Bré tandis que l’autre se marre comme ça m’arrive avec le bout du guidon tranchant comme un emporte- pièce pour enlever un morceau de cuir du ventre ou dessiner les contours d’un biscuit quand c’est terminé il n’y a plus qu’à faire la pirouette dans le champ pour se retrouver éberlué face à une motte de beurre qui suit sa propre trajectoire une motte de beurre qui fait des farces pour affoler le gringo

lundi 17 mars 2014


il y a du molleton dans cette après-midi d’hiver de la chemise américaine du bas de montagnarde de la première rosée de printemps du crépitement qui crache des poussières luisantes de temps en temps il y a du molleton dans cette après-midi d’hiver le soleil plein-Nord perce la cataracte de givre il allonge ses cheveux sur les carnavaleux pimpants puis se concentre dans les pupilles qui tiennent tête aux chandelles le crépitement fait danser les masques le soleil plein-Nord caresse la toile de lin couleur fond-de-pomme les cerises sont des cœurs de perdrix barbouillés sur une bouche blottie parmi les anges comme une belle poule rousse

lundi 10 mars 2014

ses jambes sont couvertes de bisous noirs ce que je ne serais pas censé remarquer mais il y a des tordus même parmi les innocents dès lors elle est comme un aimant si je regarde de côté j’ai mal au dos le soulagement c’est l’aimant que se passe-t-il donc une vision effrayante émane de la délicatesse de ses traîts le visage d’une poupée de porcelaine avec un menton en gélatine de couenne beige il s’agit en fait du menton de la dame assise sur le siège voisin malgré tout je ne me sens pas capable d’observer son profil plus longtemps car je suis persuadé qu’elle finirait par me manger

lundi 3 mars 2014

la fillette sur la chaleur de sa poitrine ses doigts marqués de rides minuscules lui tapotent doucement le creux des omoplates ils racontent une histoire douce une gymnopédie de pattes de souris le petit bois de Saint-Amand dissiper le nuage de fin d’après-midi avant même qu’il n’apparaisse son regard n’ose pas sourire son regard étale son bleu sur mes lunettes le soleil à travers une toile de tente son regard déplie ses auvents l’eau glacée jusqu’aux cuisses la chute dans l’entrée du tunnel de plastique les bottes de sa mère immense d’où ses jambes sortent comme des branches de glaïeuls l’audi de son mari la rame du métro direction la plage les épaules dorées la mini-jupe-paréo les tongues à semelles de bois de pliure en pliure ça finit par former le ciel