mercredi 22 août 2018

que faire de ce cylindre-pilon qui est source de tourments au point de le voir se transformer en neurologue défroqué lequel est vicieux et pas commode on le sent tout en nerf guidé par l’exigence de réparation et l’exigence d’achever ce qui reste en suspens vers le ciel à défaut d’être belle l’échappée doit être méthodique en voici les grandes lignes il faut trouver refuge au dernier étage d’un immeuble le temps nécessaire car le neurologue qui est un fin pisteur loue le logement situé sur le même palier du côté Est il semble donc difficile de prendre la fuite sans risquer de le croiser dans les escaliers et ce n’est qu’au bout d’un an en imaginant le neurologue ailleurs que l’on peut commencer à sortir de l’immeuble en prenant tout de même garde de ne pas emprunter l’escalier central il faut donc cheminer vers le rez-de-chaussée en traversant successivement tous les logements du côté Ouest qui constituent une galerie d’exposition consacrée à l’art des Beatles la descente est longue dans la mesure où l’on doit revêtir tous les costumes des Beatles ce qui représente environ dix costumes à raison d’un costume par étage et de dix étages entre le sommet de l’immeuble et son rez-de-chaussée enfin arrivé en bas il est impossible de sortir du dernier appartement par la porte d’entrée puisqu’elle est condamnée par une cloison on est donc contraint d’emprunter la porte de service en se glissant l’air de rien dans son entrebâillement en profitant que quelqu’un l’ouvre de l’extérieur c’est l’hiver et de la neige s’est accumulée au dehors l’ensemble veston-tweed-soulier des Beatles n’est pas adapté au climat mais on ne peut pas s’attarder on prend donc la direction de chez Coquatrix qui serait de bon conseil pour dépatouiller la situation mais en entrant dans son appartement on se trouve nez à nez avec le neurologue défroqué qui anime une conversation un verre de liqueur à la main à l’occasion d’une réception donnée autour de la cheminée il avait donc tout anticipé et plus d’un an après les faits son regard aiguisé traduit plus que jamais ses obsessions de la réparation et de la question du cylindre-pilon c’est alors que Coquatrix sensible à l’urgence de la situation lui subtilise les clefs de son automobile et nous prenons la poudre d’escampette au volant de son estafette-kangoo violette pour le contraindre à une mobilité réduite en le privant de véhicule la route est semée d’embuches notamment lorsque nous tentons de passer entre le mur des habitations et les jardinières qui ornent leurs devantures cela produit des étincelles qui esquintent les ailes de l’estafette et nous ralentissent considérablement nous franchissons enfin la porte d’un bar tamisé dans l’idée que la pénombre puisse nous protéger des menaces extérieures mais nous venons juste de commander nos verres de Picon lorsque le serveur s’approche de notre table de bois carrée pour nous informer qu’une troisième personne demande à nous rejoindre

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