que faire de ce cylindre-pilon qui est source de
tourments au point de le voir se transformer en neurologue défroqué lequel est
vicieux et pas commode on le sent tout en nerf guidé par l’exigence de
réparation et l’exigence d’achever ce qui reste en suspens vers le ciel à
défaut d’être belle l’échappée doit être méthodique en voici les grandes lignes
il faut trouver refuge au dernier étage d’un immeuble le temps nécessaire car
le neurologue qui est un fin pisteur loue le logement situé sur le même palier du
côté Est il semble donc difficile de prendre la fuite sans risquer de le
croiser dans les escaliers et ce n’est qu’au bout d’un an en imaginant le neurologue ailleurs que l’on peut commencer
à sortir de l’immeuble en prenant tout de même garde de ne pas emprunter l’escalier central
il faut donc cheminer vers le rez-de-chaussée en traversant successivement tous
les logements du côté Ouest qui constituent une galerie d’exposition consacrée
à l’art des Beatles la descente est longue dans la mesure où l’on doit revêtir
tous les costumes des Beatles ce qui représente environ dix costumes à raison d’un
costume par étage et de dix étages entre le sommet de l’immeuble et son
rez-de-chaussée enfin arrivé en bas il est impossible de sortir du dernier
appartement par la porte d’entrée puisqu’elle est condamnée par une cloison on
est donc contraint d’emprunter la porte de service en se glissant l’air de rien
dans son entrebâillement en profitant que quelqu’un l’ouvre de l’extérieur c’est l’hiver
et de la neige s’est accumulée au dehors l’ensemble veston-tweed-soulier des
Beatles n’est pas adapté au climat mais on ne peut pas s’attarder on prend donc
la direction de chez Coquatrix qui serait de bon conseil pour
dépatouiller la situation mais en entrant dans son appartement on se trouve nez
à nez avec le neurologue défroqué qui anime une conversation un verre de liqueur à la
main à l’occasion d’une réception donnée autour de la cheminée il avait donc
tout anticipé et plus d’un an après les faits son regard aiguisé traduit plus
que jamais ses obsessions de la réparation et de la question du cylindre-pilon
c’est alors que Coquatrix sensible à l’urgence de la situation lui subtilise
les clefs de son automobile et nous prenons la poudre d’escampette au volant de
son estafette-kangoo violette pour le contraindre à une mobilité réduite en le
privant de véhicule la route est semée d’embuches notamment lorsque nous
tentons de passer entre le mur des habitations et les jardinières qui ornent
leurs devantures cela produit des étincelles qui esquintent les ailes de l’estafette
et nous ralentissent considérablement nous franchissons enfin la porte d’un bar
tamisé dans l’idée que la pénombre puisse nous protéger des menaces extérieures
mais nous venons juste de commander nos verres de Picon lorsque le serveur s’approche
de notre table de bois carrée pour nous informer qu’une troisième personne
demande à nous rejoindre
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