jeudi 27 juin 2024

accompagner la révolution naturelle de la société nationale des bétaillères en plastique – se munir d’une poche de terre constellée de semences de lierre – le lierre est doux au toucher et frais à l’atmosphère il ne portera pas atteinte au confort des voyageurs – saupoudrer la terre ensemencée dans chaque rainure encoignure et à l’aplomb des parois et dans le fond des surplombs où l’on se cogne régulièrement la tête – se diriger ensuite vers les commodités pour s’y rincer les mains à l’eau non potable – remplir tout de même sa gourde non pour y boire l’eau au goulot mais pour en arroser la terre mouchetée de vie – chantonner pour accompagner les premiers soubresauts de la morphogénèse qui se met en branle – arroser tout partout abondamment puis se reposer comme au 7èmejour en s’émerveillant du monde accompli qui défile en travelling dans l’écran de la vitre sécurit – renouveler la manœuvre à chaque voyage dans chaque région de France pour nationaliser cette révolution tropicaliste – la semence ne tarde pas à devenir fruit ainsi le lierre par les interstices s’immisce dans la machinerie s’enroule autour des essieux pour ralentir la turbine – la poussée de combustible des racines arrache les fauteuils en plastique du bas de caisse en linoleum – pour laisser libre cours à la nature rampante les banquettes grises sont remplacées par des hamacs qui épousent naturellement le roulis du voyage – les contre-danseurs et contre-danseuses tombent leurs uniformes de tergal pour des bikinis et chapeaux de paille d’Italie – c’est l’avènement de la paix sociale

samedi 8 juin 2024

ce temple borné de cloisons de verre est cisaillé de plateaux qui communiquent au moyen de tapis roulants ascensionnels et descensionnels - c’est un autel sensationnel pour les souris Maus de tous âges et de toutes conditions – un glissement de terrain provoquerait l’effilochement du légo et l’égo dégorgerait son polystyrène - les légos sont empilés du sol au plafond derrière la paroi du bénitier des amphibiennes posthistoriques - plus loin un aquarium tapissé d’algues en plastiques vert hurle dans l’attente du messie avec un petit trou au-dessus de sa grosse tête ronde pour faire des bulles – des basses veloutées s’échappent d’un musée liturgique moquetté de rouge aux murs garnis d’un soulier par-ci un soulier par-là comme les étagères d’une bibliothèque apple-store pour prolétaires – c’est ici que s’élabore la messe du temps présent entre les auréoles de soda et les chewing-gum abandonnés dans les recoins sous les néons crus d’une discothèque défeutrée par le matin – l’enfermement n’est que l’apparence qui a dicté l’édification de ce temple où les âmes s’immiscent pour s’accrocher et croître sur l’immobile comme du lierre