Couper la chaîne des longues journées de séminaires. Barboter quelques denrées au buffet pour les manger dans la marge d’une sombre cellule ou à l’cour, au calme… Le séjour qui s’achève n’aura même pas remarqué la beauté des collines arborées qui surplombent le rivage… Soustraire quelques croquettes d’épinards ramollies de la large table nappée de papier blanc, les reconstituer dans un wrap trop petit entouré d’un torchon beige pour éviter que ça coule par terre. Le torchon est dégoutant mais on peut retourner dans la pénombre des commodités communes pour rincer l’ensemble sous un robinet d’eau froide. Ce diner est immangeable. On verra plus tard… Depuis un salon d’autoroute posé dans le creux d’un virage, on voit des jeunes gens plonger dans le coucher du soleil sur la mer grise. Au bar du village, deux étudiantes prennent une bière blonde cappuccino. La brune a le poignet fin et la main chaude. Elles seraient partantes pour un bain de mer. Les bracelets-montres indiquent avec incertitude 19h30 ou 20h30. Dehors, le crépuscule doit s’être noyé dans l’océan des jours. Il est probablement trop tard.
lundi 21 juillet 2025
dimanche 13 juillet 2025
À Monza, il y a des volutes de pétrole qui émanent des tuyaux d’arrosage, des mirages qui émergent de l’asphalte ensoleillée et des filles jaunes aux long cheveux blonds. À Monza, les pneus sont lisses comme la tête de Kojak et les clefs en croix claquent sur le bitume pour libérer des spectres ensuentés qui s’extirpent de leurs sarcophages en combinaisons multicolores tachées de cambouis. À Monza, l’adhérence n’est pas prédessinée, elle s’opère dans l’instant de fusion des dérives pétrolifères.
dimanche 6 juillet 2025
Tout en haut de la loge ouest, une fan des sixties anime sa robe rose aux manches courtes ourlées de blanc. Cela commence par des ondulations de la taille puis ses bras commencent à se balancer comme les perles d’un tambourin au bout de leurs ficelles, puis ses genoux se cassent et ce sont les plis de sa jupe qui s’envolent avec la tempête de ses cheveux comme si elle était prise de tarentelle. Au bas de la place pavée, un chien gorille se hisse sur ses deux bras pour attraper le nonos émietté devant son nez écrasé. Ziggy Stardust joue aux échecs. Il porte la casquette de Jean Gabin. Son permanent clin d’œil est barré par l’ombre de son nez aussi infranchissable que le rempart du fort de Bellanzio. Il sourit comme le croissant de lune de Pierrot et Colombine.
Inscription à :
Articles (Atom)