le
petit soldat bleu veille sur Fantômette en appui sur le fer de la baïonnette au
ciel la Fantômette n’est pas de papier mais de paillettes de lumières et de
mohair on vient tremper ses pieds dans la piste en longeant les baraquements à
l’intérieur du presbytère les renards blancs sont des petites frappes que la
municipalité revêt de notoriété ils ne sont pas des gitans autour du feu ils
sont tout en haut dans la tourelle de l’usine qui diffuse la musique volée aux
gitans la milice veille à ce qu’il n’y ait pas de problème et que tout se
déroule comme prévu les corps se concentrent puis explosent à la croisée des
projecteurs pilotés par des robots-miradors parmi les silhouettes celle de
Fantômette que je peine à reconnaître tant son mohair change de couleur je ne
sais pas si j’ai peut-être croisé son regard dans le presbytère à cause du
tourbillon des saisons qui se succèdent à toute allure et à cause de ce réflexe
de salut maladif qui me fait espérer la douceur et redouter l’approche du temps
qui fripe les fruits et ensommeille les rêves sous une gangue de glace
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