la chute vient de tomber avec elle les années
glissent sous les pieds comme une nappe vivement tirée dans un numéro de cirque
puisque nous sommes des théières autrement dit des poupées de porcelaine il
faut savoir chanceler sans faire la culbute dans le ressac qui éclabousse ses
visages d’hier il n’y a rien de plus troublant qu’un souvenir oublié une gare
routière un parking de lycée un babyfoot qui sourit de toute ses dents derrière
l’opacité du temps voici le premier signe annonciateur un petit mot glissé par
le cow-boy et puis plus rien sur ce vient l’interrogatoire de routine sauf qu’il
n’y a pas de routine il s’agit donc d’un échange purement informel qu’est-ce qu’il
faudra ruminer pour s’en persuader au milieu de tout un vacarme de cliquetis retardés
qui n’est autre que le bruit de la rumination qui turbine c’est alors que l’incroyable
devient tangible et que l’échange reprend naturellement son cours informel
comme si l’heure écoulée n’était rien d’autre que trois points de suspension
tout sourires il s’agit du deuxième signe annonciateur d’un tremblement
imminent il n’est donc pas surprenant de voir une bulle d’ozène franchir l’immense
porte battante toute nimbée de lumière comme Hanna Schygulla sur l’Alexanderplatz
mais tout de même
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