vendredi 6 septembre 2024

une route en descente où tout roule jusqu’à l’instant où le courant s’éteint et plonge l’habitacle de la voiture dans une nuit profonde comme l’intérieur d’un bathyscaphe l’unique source de lumière est celle du cadran phosphorescent d’un radar détecteur d’engin qui n’indique que la vitesse figée dans le temps de l’automobile aveugle autour le monde continue et il est impossible de se garer sur le bas-côté puisqu’on ne sait pas de quel côté il se trouve et il est impossible de stopper le véhicule qu’on imagine dériver au milieu du trafic d’une voie rapide on peut juste tourner le volant un peu à droite un peu à gauche en serrant les fesses et raidissant l’échine comme dans les autos-tamponnantes puis la lumière soudainement revient au milieu d’une brume matinale on se découvre en marche arrière à contresens au sein d’une circulation aussi docile qu’une image d’Épinal de la Nationale 7 avec une Simca marron qui s’approche doucement dans le cadre embué de la vitre arrière

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