la création de l’ORTF est bien antérieure à 1964 comme en témoignent les orbitales atomiques qui se dessinent sur l’écran carré de ses lunettes si la théorie atomiste précède la Grèce antique il n’est pas surprenant que sa représentation sur les verres de lunettes de l’ORTF ait pu à ce point traverser les âges les déesses polythéistes arborent des montures en écaille sous la frange de leurs boucles brunes jusqu’à nos jours même si les étoffes ont évolué le lin le coton la dentelle la soie le tergal le blue-jean le polyester le lycra puis à nouveau le lin cette invariance de marbre est une statue qui domine le paysage la rotation de l’aiguille des heures prend le temps de se nourrir de toutes les présences du monde la lente alternance des marées prévient le stress inélastique de la peau qui précipiterait l’altération des ramifications intérieures le rythme de la respiration profonde n’est pas celui du film de celluloïd qui défile en arrière-plan tendus sur leur tranchant externe les pieds restent ancrés dans la croûte du sol le dos reste droit dans les chaises en plastique la ligne du sourire ne déraille pas dans le vacarme des conversations c’est le long de cette marge que glisse le souffle imperceptible d’un sourire lointain
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