le nu descendant un escalier sourit quelque part sur la colline le chemin relève d’un labyrinthe sortir du petit square avec ses mini troènes pour rejoindre l’avenue principale à hauteur d’une maison marquée de l’écriteau doré « ici vécut la famille Duchamp » non loin de la poste et de sa lourde porte en bois encrassé infiniment gravée au clou par un ermite en sac de couchage cette superposition de minutieuses tranchées est tout le contraire du ready made c’est de l’art qui n’arrête pas de se faire descendre l’avenue vers la placette avec à gauche le vieux palais de justice criblé de balles boches des âmes attendent dans ses couloirs parqués de bois sombre c’est en contournant la placette qu’une petite rue pavée cachant la broyeuse de chocolat finit par ramper sous l’horloge puis remonte en longeant la pâtisserie qui exhibe dans sa vitrine des sexes boursouflés à la pistache croiser le flot des berlines flamandes qui ralentissent au feu de l’auto-stoppeuse à perruque rousse Rousseau et son contrat social suspendent leur plume pour l’arrivée des titaniques paquebots glissant sur le fleuve comme des barres de HLM grimper le serpent noir bordé d’arbres qui se déhanche juste avant de cogner dans l’échoppe déserte murmurant du rock’n roll de l’ancien temps dans le silence qui précède l’heure du loup au petit matin au petit gris sur le plateau surplombant le smoggy motion en contrebas le pavillon provincial abritant la connaissance du monde s’ouvre par une porte vitrée sur l’hôtesse aux lèvres goulinantes du jus de la broyeuse à chocolat dans une petite pièce sombre encadrée de rayonnages en merisier le sourire du nu descendant un escalier se dessine dans la lueur verte opaline d’une lampe de banquier
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