samedi 21 décembre 2013

celle que je sers dans mes bras et celle qui déboule par le haut sur le siège d’une moissoneuse-batteuse pilotée par le chef de camp sont la même les mêmes bouclettes la même poitrine le même parfum la semaine passée puis la vie depuis bien sûr il y a des rencontres dans la vie depuis mais il s’agit d’autres personnes bien sûr il y a tout le reste de la vie depuis mais il ne passe pas il reste en travers de la gorge il n’a pas été digéré il demeure en attente il est dans le passage il lui manque l’agrément du souvenir nous consacrons la semaine à bavarder autour d’une orangeade qui est le jus du soleil et puisque le temps de nous quitter vient nous nous étreignons par politesse nous nous étreignons pour nous remercier mutuellement nous nous étreignons pour nous imprimer mutuellement dans la matière molle de nos corps

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