bienvenue
à Mons-les-bidounes le trajet dure une heure essayons d’en décrire l’itinéraire
les bidounes donc sous col croisé de shetland rose chiné les bidounes la fraicheur
humide à la place quand la porte se claque sur la rue la vitre tremble à cause
d’un gnon de fin de soirée a-t-elle vraiment une voiture peut-être a-t-elle
déposé sa voiture en train ce qui expliquerait pourquoi elle n’en a pas
aujourd’hui c’est vraisemblablement impossible donc elle abuse je marche à
grandes enjambées pour le métro qui est presque le dernier et qu’il faut
attendre de toutes façons puis le terminus je laisse le petit pont de bois
sombre sur mon flanc droit je continue sous l’éclairage public pour pénétrer
l’espace utopien par la zone syrienne avec ses terrasses imaginées sous l’ombre
des pins parasols dans une région sans pin ni soleil les terrasses en surplomb
d’une mare aux canards artificielle aucun marcheur sur la voie balisée pour la
marche un spot de pêche sans pêcheur un autre jour je m’y assied pour lire mais
pas tranquille tout droit tout plat long comme un désert qui laisse la soif en
arrière on passe dans l’ombre d’une masse immense qui repose sur la gauche
comme la sépulture de King-Kong dans le Bois des Dames puis la brume des marais
puis le marais immobile comme une membrane sourde d’où peut surgir une créature
à dos d’écailles voire même des vagabonds c’est la nuit des créatures King-Kong
puis la créature à dos d’écaille puis la créature avec les bidounes je marche guidé
par son étoile qui est le soleil à la lueur des lampions de la gare jusqu’à la
zone portuaire que l’on devine de loin grâce à son sémaphore magnétique on
entre par l’espace des machines avec ses cheminées de combustion le cargo
amorce le virage mon cargo avec ses traîtres qui se donnent en spectacle
derrière les hublots de loin on devine des mines de sacristains des mines de
banlieusards des mines de routines je descends l’avenue je passe devant la
niche de la fée aux rubans j’aimerais contourner la niche pour regarder ses
ailes à travers la paroi vitrée pour voir comme elles sont belles mais c’est trop
tard
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