Au sommet de la colline, le portique en fer forgé surplombe l’avenue qui redescend vers la plage. Le soleil rouge lèche la digue endormie, l’essorage des vagues au loin et le claquement des skates sur l’asphalte, plus loin encore, là où l’espace jouxte le temps. La boutique ressemble à celle d’un droguiste, quincailler, horloger, bijoutier, prêteur sur gage, avec ses petits comptoirs étagés en bois verni. Pas de pain frais, que des biscuits et donuts sous cellophane qui s’accompagnent de Tang et de soda sans matière grasse. Le trajet du retour est chargé d’un sac plastique à rayures bleues et blanches comme tous les bords de mer. Le soleil est désormais monté au ciel et ses rayons dessinent les contours géométriques et temporels de la petite maison de surfer. Bien avant l’amarrage des drakkars Ikea sur les ruines de Pacific Ocean Park, Philaine tangue toute la nuit dans le jardin de l’éternel été de 1976. Assise sur le perron, elle fume une blonde pendue aux lèvres du tendre désespoir que maquille son sourire. Les volutes dansent au ralenti et posent leur linceul sur son décolleté huilé de patchouli.
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