ça
vient du moyeu des roues en fer forgé le cramponnage est timide chaque ilot est
pris dans une matrice de lignes de fuite c’est une gomme mal dégrossie on en
changera quand elle sera usée jusqu’à la toile alors on roule la poussière se
soulève comme la nageoire dorsale d’un poisson c’est comme sur les vélos
boudins la poussière ternit l’éclat du laquage rouge c’est une boucle sans fin
dans la plaine d’un désert imaginaire quelque chose fait clac clac en plein
mariage je commence à avoir des doutes à la sortie la cause est entendue je
suis perdu il me faut remonter mes traces qui se rematérialisent à chaque pas
pendant que le pied est en l’air ainsi ce coin d’herbe ne devient il pas la clairière
de notre déjeuner sur l’herbe il y a la cahute en béton avec sa grille à la
peinture bleue piquetée de rouille ça souffle et ça glougloutte à l’intérieur
c’est le temps qui passe c’est le temps qui ne s’est pas arrêté de passer le
paquet de biscuits fait de la musique comme il chante en ouvrant la bouche pour
bailler aux corneilles la tenue de ses notes est déchirante
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